Un chemin semé d'embûches

Il est vrai qu'avoir un poulain depuis son sevrage est une chose merveilleuse. Mais pourtant, ce n'est pas toujours aussi rose que nous le croyons. C'est la difficulté de l'équitation : il n'y a pas que vous et vos désirs qu'il faut prendre en compte, ceux de votre cheval sont tout aussi importants. L'essentiel est de trouver un juste milieu.

Il y a quelques jours, j'ai publié un article, Le Cheval de Trait : au-delà des préjugés, en guise de petite introduction, pour vous expliquer pourquoi et comment j'allais écrire mes articles. J'avais souligné le fait de vouloir atteindre une équitation légère et précise avec Yasmine, ma jument de Trait Ardennais de 3 ans et demi. Ce week-end, il s'est passé quelque chose lors de notre séance et j'ai envie de vous le partager. 

J'ai été chercher Yasmine dans l'optique de travailler à pied. C'est donc ce que nous avons fait. Mais ça ne s'est pas passé comme je l'avais imaginé. Voilà comment tout à commencé... Elle a voulu se gratter sur la barrière de la piste, mais vu la carrure qu'elle a, je ne l'ai pas laissé faire afin d'éviter de devoir repayer une nouvelle barrière à l'écurie. C'est à ce moment-là qu'elle a commencé à se cabrer, droite comme un "i", en lançant ses deux antérieurs au-dessus de ma tête. Paniquée, je me fâche, mais sans plus. J'ai toujours peur d'être trop dure avec mes chevaux. Et qui sait, j'avais peut-être fait un geste trop brusque... 

Je passe au-dessus de ce petit accident de parcours et commence à marcher dans la piste avec elle. Je lui demande une mobilisation des postérieurs à gauche, à droite... C'est reparti, à nouveau debout sur ses postérieurs. C'est là que j'ai vu son regard de défi. J'avais cette sensation qu'elle voulait me faire comprendre que si elle le voulait, elle ne ferait de moi qu'une bouchée. Je ne savais pas comment réagir. Elle cherchait peut-être une réaction de ma part ? Si mon impression était la bonne, elle avait réussi. Elle avait réussi à me faire peur, et j'ai failli couper cours à la séance, mais je reste calme malgré la situation. Je lui demande ce qu'il ne va pas... J'attends un peu et lui demande le pas. Elle se cabre à nouveau, une fois, deux fois... Je perds mes moyens, je veux sortir de cette piste. Arrivée à la barrière, encore le même cinéma. Je décide donc de faire un cercle en essayant de canaliser son énergie. J'aimerais sortir de piste dans le calme. Après plusieurs tours, nous arrivons enfin à partir. Passée la barrière, j'avais retrouvé ma pouliche, calme, respectueuse, à l'écoute. J'étais cependant déboussolée par ce qui venait de se passer. J'ai toujours eu l'habitude de travailler avec des chevaux mous, qui se braquent, qui refusent de coopérer, mais pas de cette manière là. 

Certains me disent que c'est la crise d'adolescence, qu'il faut plus de fermeté et d'autres me disent de laisser passer la crise. Mais est-ce le seul facteur ? Avait-elle mal quelque part ? Ou n'avait-elle simplement pas envie de sortir ce jour-là, à ce moment-là ? Suite au prochain épisode, comme on dit si bien. 

N'hésitez pas à partager vos expériences avec vos jeunes (ou moins jeunes) chevaux. Quels sont vos méthodes, vos conseils pour que cela se passe bien ?