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Transport en avion : comment cela se passe-t-il ?

Les Jeux Olympiques sont terminés, avec à la clé une magnifique médaille de bronze dans la compétition de saut d’obstacles par équipe. Un total de 328 chevaux ont été transportés vers Tokyo par avion pour les Jeux Olympiques et Paralympiques cet été et seront bientôt de retour à la maison. Mais comment cela ce passe-t-il, le transport de chevaux par avion ?

Chaque année, des milliers de chevaux sont transportés en avion, la plupart vers des concours internationaux comme le rendez-vous du jumping annuel “Winter Equestrian Festival” en Floride, les championnats du monde ou récemment les Jeux Olympiques. Beaucoup d’entre eux transitent d’ailleurs pas l’aéroport de Liège, véritable plaque tournante du transport aérien équestre. Mon Cheval s’est penché sur ce mode de transport.

Le voyage

Le début du voyage se passe comme nous le connaissons : le cheval est chargé dans un van ou camion depuis son écurie et transporté vers l’un des aéroports avec des installations spécialisées. L’un de ces aéroports est celui de Liège, avec le « Horse Inn », construit en 2016. Véritable hôtel cinq étoiles pour chevaux, le Horse Inn offre 55 boxes haut de gamme dans un bâtiment installé directement sur le tarmac.

Une fois arrivés à leur « hôtel », les chevaux se reposent avant leur vol. Ces « hubs » équestres suivent une organisation très stricte, avec un véritable plan de chargement. Les futurs compagnons de vol sont placés ensembles afin de s’habituer les uns aux autres et leur assurer un vol serein.

Le jour du départ arrivé, les chevaux sont chargés dans des conteneurs. Un conteneur peut transporter jusqu’à trois petits chevaux ou deux grands chevaux. Les conteneurs sont soulevés par des chariots élévateurs et placés dans la soute de l’avion, ou les rabats sont immédiatement ouverts par les grooms pour permettre la circulation d’air et les noms des passagers vérifiés.

Une fois arrivés sur place, une quarantaine d’au moins 48 heures (ou plus, selon les réglementations en cours dans le pays d’arrivée) est imposée pour éviter la propagation de maladies. Bien que les chevaux ne connaissent pas vraiment le phénomène du jet lag, la FEI impose également un repos obligatoire entre l’arrivée et le concours, dont la longueur est adaptée à la durée du vol.

Economie, business ou première classe

Pour les chevaux comme pour nous, il est possible de choisir entre trois classes pour un vol. Le transport aérien d’un cheval vers l’Australie, par exemple, coûte autour des 17.000€ en classe économie, c’est-à-dire dans un conteneur partagé avec un ou des autres chevaux. Pour ceux qui désirent plus de place pour leurs équidés, il y a l’option de payer un supplément de 35% pour un vol en classe « business » (2 chevaux par conteneur) ou de 70% pour un vol en première classe, où les cheval aura un conteneur à lui seul.

Une équipe de grooms et de vétérinaires dédiée

Qu’ils voyagent en économie, business ou première classe, nos amis équidés sont entourés d’une équipe dédiée de soigneurs pendant leur vol. Un vétérinaire et des grooms accompagnent chaque transport pour assurer le confort, la sécurité et le bien-être des passagers. Un souci important pendant les transports aériens de longue distance est la fièvre de transport : un type de pneumonie dû à l’espace confiné, où la ventilation réduite, combinée à la chaleur et le fumier permettent à certaines bactéries de se développer plus rapidement. La meilleure prévention consiste à s’assurer que les chevaux continuent de s’abreuver. C’est pourquoi les soigneurs administrent souvent des électrolytes et nourrissent les chevaux au sol afin de faire abaisser la tête aux chevaux et d’assurer ainsi le drainage postural.

Surveillés de près tout au long du transport, les cas de problèmes sont rares et vite remédiés. La plus part des chevaux de concours ont l’habitude du transport par avion et sont détendus. Les sédatifs ne sont donc administrés qu’en cas de besoin et à petites doses, car il est important que les chevaux restent suffisamment alertes pour se balancer sur leurs quatre jambes pendant le vol.

Pour contribuer à leur confort et tranquillité, les chevaux transportés ont en permanence de quoi mâcher, qu’il s’agisse de foin ou de carottes. Outre l’effet décontractant, le fait de mâcher réduit également la pression inconfortable dans les oreilles.  

Pour préserver le calme dans la soute des chevaux, ceux-ci sont perturbés le moins possible pendant le vol, à part une vérification de leur abreuvage tous les quatre heures. De bons grooms feront en sorte que l’utilisation de calmants ne soit pas nécessaire, certains d’entre eux dorment même chez leur cheval pendant le vol !

Nous terminons avec quelques chiffres du Horse Inn de Liège Airport :

Pas moins de 4730 chevaux transitent par l’aéroport de Liège chaque année, offrant 55 boxes spacieux de 3m x 5m ou de 6m x 5m, des revêtements du sol et rampes d’accès adaptés, un parking sécurisé comprenant eau et électricité, un post d’inspection approuvé par l’UE, un accès direct au tarmac, un espace de contrôle et de soins ainsi que des services vétérinaires sur demande.

Les facilités, ouvertes 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24, permettent le transport de chevaux partout dans le monde via 10 sociétés spécialisées.

247 des 328 chevaux transportés vers Tokyo sont parti de Liège. Il aura fallu 8 vols en tout pour faire parcourir les 9444 km séparant Liège Airport de l’aéroport de Haneda, au Japon, dans 131 conteneurs. 59 grooms ont pris soins des chevaux nécessitant 100 tonnes d’équipement et 20 tonnes de nourriture et d’eau pour leurs vols. Tous les chevaux ont été transporté dans un Boeing 777 et rentreront à Liège via 8 vols depuis Tokyo.

Sources :

Forbes

L’Avenir

Horse & Hound

FEI

Airline Suppliers

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